La zone grise : la mort de votre productivité

Vous rentrez souvent chez vous avec des dossiers à finir ? Vous passez des week-ends entiers au boulot ? Vous laissez empiéter vos obligations professionnelles sur votre temps libre ?

Inversement, quand vous êtes au bureau vous ne pouvez vous empêcher de penser au match de foot du soir, à votre trépidante vie amoureuse ou à votre prochain statut Facebook ?

Bravo, vous venez d’entrer en zone grise…

Comment repérer la zone grise ?

A partir du moment où vous n’êtes plus à 100%. Au travail, vous entrez en zone grise quand un collègue appelle un prospect. Quand on vient vous saluer. Quand un vendeur de télé-alarme vous appelle pour vous vanter les mérites de son produit. Quand vous ouvrez Facebook au milieu d’un dossier que vous devez rendre demain.

Quand vous êtes de repos, chez vous le soir, vous entrez dans la zone grise lorsque vous repensez au travail, et que vous y consacrez du temps ou des méninges. Un dossier à finir le soir, un business plan à finir le week-end, un bon repas interrompu par les bourdonnements de votre Blackberry.

Dès qu’une sphère fait irruption dans l’autre, vous n’êtes plus 100% investi dans ce que vous faites. Et c’est mauvais pour vous… Pour votre productivité, et pour votre plaisir.

Comment éviter la zone grise… ou la minimiser ?

Quand vous êtes sorti du travail

L’éviter… ça paraît compliqué. Pour en avoir parlé souvent lors de soirées entre entrepreneurs, nul n’a trouvé la solution parfaite. Les idées sont indépendantes, elles viennent quand elles veulent.

Il faut apprendre à lâcher prise, certes, si on veut garder un peu de temps libre pour le sport ou les sorties.

Mais les idées étant volatiles, ayez toujours un carnet sur vous, ou pour les plus connectés, l’application Evernote fait très bien l’affaire.

Quand vous êtes au travail

Coupez votre téléphone quand vous travaillez sur une tâche qui demande de la concentration. Votre mère sait très bien que vous viendrez vendredi soir et que vous la rappellerez plus tard. Votre banquière peut attendre, et votre associé saura gérer les urgences sans vous.

Ne consultez vos mails que deux à trois fois par jour. N’acceptez pas de vous faire distraire par votre vie privée au travail. Pas de spam, pas de mail pour planifier l’enterrement de vie de garçon de Marco.

Le même conseil s’applique aux réseaux sociaux. Levez le pied. Ce ne sont pas tous les like et les share qui vont vous faire manger ni faire avancer le déploiement de votre projet.

Hommage à tous les community managers qui vivent en zone grise permanente, victimes de la serendipité du web. D’une page à l’autre, d’un clic à un autre, ces jeunes communicants n’ont pas le plus faciles des métiers quand il s’agit de se concentrer.

L’entrepreneur et la zone grise

L’entrepreneur est toujours en alerte, toujours à l’écoute d’une opportunité. Comme les scouts : « Toujours prêts ». La moindre bonne idée qui germe dans l’esprit d’un entrepreneur est prétexte à entrer dans la zone grise.

Vous rencontrez quelqu’un qui bosse dans le référencement, vous allez immédiatement penser : « Mince, et moi, qu’est-ce que je fais dans ce domaine ? »

Vous lisez un article sur les applications mobiles, vous ressentez immédiatement en vous ce besoin d’appliquer ce que vous venez de découvrir dans votre business. « Comment puis-je appliquer cette stratégie chez moi ? »

A vrai dire, un entrepreneur vit souvent pour sa boîte, pour la création d’entreprise et la concrétisation de ses idées. Pas de temps mort. Pas de week-end. Mais un carnet pour prendre des notes.

Tenter d’atténuer la zone grise et la montée d’idée en vous serait comme tuer la muse d’un poète.
Le mieux que vous puissiez faire, c’est probablement d’accepter de vivre avec, un peu comme un diabétique apprend à toujours avoir son insuline sur lui.

Vous connaissez des entrepreneurs qui arrivent à cloisonner vie privée et vie professionnelle ? Vous avez des techniques pour éviter le débordement?

Si vous avez des ouvrages sur le sujet à recommander, n’hésitez pas à partager avec les lecteurs !

Sélim, (ancien) habitant de la zone grise.

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9 Commentaires
  • Paul@immo 68
    Répondre

    C’est la différence entre être occupé et être efficace…

    Les idées, c’est vrai qu’on ne les contrôle pas, mais je rejoins Olivier : la méditation est très bien pour lâcher prise, prendre du recul et relativiser. Car ce n’est pas de notre mental superactif que proviennent les meilleures idées, mais bien souvent de son repos.

    Je pratique aussi la méditation (qui n’est ni concentration ni relaxation en passant).

    Je ne suis pas d’accord avec Pierre : on peut très bien être entrepreneur sans faire des journées de 12-14h. Autrement, on peut se demander à quoi cela servirait ?

    Je pense qu’il faut être à ce qu’on fait, voilà tout.

    Paul

  • pierre
    Répondre

    Pour moi la zone grise c’est la soupape de sécurité qui évite de passer en zone rouge. L’entrepreneur qui arrive à cloisonner vie privée et vie professionnelle soit c’est un extraterreste ou alors il a fait fortune avec la bulle (internet) et désormais il peut travailler 4h par semaine. On les compte sur les doigts de la main.

  • Fil@visibilité numérique
    Répondre

    Je pense qu’en se lançant dans la création d’entreprise il faut mettre sa vie personnelle entre parenthèses. Je ne dis pas qu’on ne pas aller faire un peu sport ou autre activité pour décompresser, c’est même vivement conseillé.

    Mais je crois qu’il vaut mieux être à 200% pendant 2 ou 3 ans pour lancer le business et réduire le rythme une fois que la machine est lancée, quand on a du personnel à qui déléguer certaines tâches.

  • Stéphane de QuiRecherche
    Répondre

    Cloisonner vie privée et vie professionnelle est en effet difficile, et plus encore lorsque l’on est entrepreneur. Et pourtant, je trouve que c’est indispensable de savoir faire la part des choses sinon on finit par bosser H24 7j/7.
    Je pense que commencer par couper son téléphone professionnel et sa messagerie professionnelle le soir & le week end est déjà un premier pas. Pas si facile pourtant de résister à la tentation !

  • Jeremy Goldyn
    Répondre

    Bonsoir,

    Sujet intéressant :)

    Pour ma part j’essaie de focaliser mon attention et mon énergie sur des tâches précises et qui vont me permettre de faire avancer mes affaires. Plus précisément, je réfléchis à un objectif de chaque tâche, la décompose en morceau facile à réaliser et je met le pied à l’étrier. je prend toujours du temps pour réfléchir à ma tâche avant de l’exécuter. je pense que c’est INDISPENSABLE pour bien faire les choses.

    Certes, il y a de tâches redondantes mais indispensables. Je les qualifie de  »fonctionnelles ». ça dépend aussi des types de projets. Certains projets sont à une certaine maturité et certaines tâches peuvent alors être plus facilement déléguées. C’est moins évident au début d’un projet. Par contre, tout dépend aussi de la nature du projet. Ca ne sera pas la même chose si vous essayez de faire une franchise que si vous souhaitez développer un petit business sur Internet. Et encore, on pourrait se poser des question sur la question du  »petit ».

    Si je devais conseiller un livre, ça serait forcement la semaine de 4 heures. J’en ai fait la chronique : http://www.roadtoentrepreneur.com/la-semaine-de-4-heures-vivez-la-vie-que-vous-voulez-vraiment-vivre

    En ce moment j’ai appliquer la vie sans gsm. ça fonctionne très bien même si les gens vous tire un peu la tête. On voit vraiment qui est là et ce qui est important. La vie sans journal et sans télévision, ça fait déjà plus d’un an que je la pratique et je n’en suis pas mort, loin d là. je vais beaucoup mieux même ! :)

    @ olivier : je te comprend tellement. Autant pour la méditation que pour les femmes ! :)
    Mais bon, au final, le plus important, c’est de faire quelque chose qu’on aime, de vivre tranquillement avec assez de revenus pour faire des choses intéressantes, de partager avec les autres et d’aimer ! Ca parait bateau mais n’est-ce pas la vérité ;)

    Jérémy Goldyn

  • Olivier
    Répondre

    Sujet intéressant, c’est sympas de constater qu’on n’est pas le seul à avoir des idées business brulantes qui font surface bizarrement juste au moment ou votre femme vous dit qu’elle vous aime et qu’elle a besoin de passer du temps avec vous …

    Moi j’expérimente la méditation.

    Alors ça fait un peu mystique dit comme ça, pourtant le but n’est pas de parler de religion ici.

    Juste des instants de vos journées ou vous prenez le temps de vous asseoir, vous détendre, fermer les yeux, et laisser s’écouler les pensées.

    Pour au final calmer ce tourbillon d’idées permanent.

    Je trouve que s’octroyer ce genre de petits moments avant de travailler, ou au contraire à la fin de la journée avant de rentrer chez soit, c’est un bon moyen de reprendre contact avec soi et « lâcher prise ».

    Parce qu’on a beau dire, lâcher prise, c’est dur …

    Voilà j’espère que ce petit retour sera utile …

    Merci et à bientôt,

    Olivier

    • Selim Niederhoffer
      Répondre

      Je peux comprendre la méditation Olivier, j’avais un maître au judo qui pratiquait beaucoup et qui nous initiait pour nous apprendre à souffler, à se déconnecter du bruit.
      Aujourd’hui plus que jamais j’aurais bien besoin que de temps à autre on m’arrache à mon écran…
      Les idées sont malheureusement / heureusement indépendantes de notre volonté.
      Parfois au lit je rallume toutes les lumières pour noter une idée… pas forcément du goût de celle qui se trouve dans les parages, mais voir une idée s’envoler, c’est trop frustrant !

      Merci pour ton retour, je vais essayer de m’y remettre un peu !

  • Julien Arcin
    Répondre

    Le problème, c’est que j’ai l’impression que l’information devient de plus en plus courte et rapide. La « génération twitter » quoi. Et tout bouge tellement vite que pour garder le contact avec sa communauté, il faut être connecté en quasi permanence. Quid de la concentration alors ? C’est un bon point à soulever.

    • Selim Niederhoffer
      Répondre

      La concentration, j’ai tellement de mal avec ça en ce moment.
      Je tape des phases d’une heure connecté sur Twitter, puis déconnexion totale pendant le reste de la journée.
      Parfois je ne vois rien avancer. Une to-do list intacte. Là c’est flippant. Et le repos et la productivité sont de retour le soir, quand ma TL dort ou regarde la télé et livetweet des trucs sans intérêt.
      Alors j’éteins tout, et là j’arrive à écrire à nouveau !
      Merci Julien !

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